Takeda, une biopharma résolument digitale

NIENKE FEENSTRA, directrice générale de Takeda France

Vous êtes à la tête de la filiale française depuis le 1er octobre 2023. Quelles sont ses particularités ?

Takeda a pour objectif de développer des médicaments qui transforment la vie des patients et répondent à leurs besoins les plus prégnants. Le déploiement et la reconnaissance par les systèmes de santé d’outils numériques, conçus selon les besoins et les parcours patients, sont également au coeur de nos ambitions. En France, cela s’est traduit par la création d’un nouveau département – “Partenariats et solutions pour les patients” – qui regroupe les fonctions autour des patients ainsi que les solutions d’accompagnement, qu’elles soient digitales ou non, en collaboration avec les parties prenantes externes, pour optimiser les traitements et les parcours de soins et de vie.

Quelles sont les priorités de Takeda dans l’Hexagone ?

Takeda continue de démontrer sa détermination à apporter des solutions thérapeutiques aux patients au travers de deux axes majeurs. Le premier réside dans nos investissements pour trouver de nouvelles molécules, notamment dans les neurosciences et l’inflammation. Nous menons actuellement 43 essais cliniques en France, dans plus de 140 centres et incluant près de 1 400 patients. Le second consiste en une mobilisation inouïe et quotidienne de nos équipes pour répondre aux besoins médicaux non satisfaits, notamment via des accès dérogatoires de molécules dans les maladies rares, en hématologie et en oncologie. Notre objectif : que chaque personne qui en a besoin puisse, rapidement et où qu’elle soit, bénéficier des innovations et accéder à des soins de qualité.

La France reste-t-elle attractive pour le groupe ?

La France bénéficie d’atouts très forts ! Parmi eux : son dispositif d’accès dérogatoire et la reconnaissance de l’importance du numérique, notamment via l’Agence du numérique en santé, la mise en place du dispositif PECAN, qui vise à accélérer l’accès des patients aux thérapies digitales pertinentes, ou encore son plan Innovation santé 2030. La mission Borne sur la régulation des produits de santé a souligné l’importance des données pour mettre en avant la valeur pour le patient et la sobriété. La France possède un écosystème mature en termes de collecte et de structuration de la data. Certains sont enclins à partager et construire des réponses communes, comme la plateforme du consortium AGORIA SANTE, dont Takeda est membre fondateur depuis 2022. De même, dans toutes ses aires, Takeda a choisi de se concentrer sur la génération de données, notamment en vie réelle, pour démontrer un continuum de valeur pour les patients. Et nous favorisons, avec un programme particulier en gastro-entérologie, le bon usage du bon médicament, qui contribue à la sobriété au bénéfice d’un système de santé durable. A l’inverse, la France pratique la taxation la plus haute en Europe, avec des prix parmi les plus bas. Il est vraiment dommage qu’au sein de l’Europe, elle recule également dans son implication dans les essais cliniques. C’est surtout une perte de chance pour les patients français.

Quelle est votre conviction profonde ?

Innover en co-construction avec notre écosystème est propre à Takeda. Nous ne pouvons rien faire seuls, c’est ensemble que nous réussirons. Cette approche est au coeur des solutions que nous mettons en oeuvre et s’inscrit dans la durée. Personne ne peut concevoir des solutions durables sans comprendre les vrais enjeux des patients, des professionnels de santé et du système de santé. L’initiative “Tous Rares” en est une belle illustration.

Quels sont vos objectifs à cinq et dix ans ?

Takeda continue d’avancer pour mettre à disposition des patients en France non seulement des médicaments innovants, mais aussi des solutions numériques qui les complètent. D’ici à cinq ans, nous croyons que l’accès et l’utilisation de l’intelligence artificielle seront aussi naturels que l’accès à Internet aujourd’hui, et que cela apportera des bénéfices nouveaux. Par exemple, dans la prise en charge de la narcolepsie, un traitement médicamenteux approuvé pourra être associé à une solution digitale qui accompagnera de façon holistique les patients, l’objectif étant que ceux-ci se focalisent le plus possible sur leur vie et non sur leur maladie. D’ici à dix ans, nous nous préparons à une révolution des systèmes de santé, y compris en France ! Nous pouvons imaginer que la puissance de la donnée et les innovations seront au service de la performance de notre santé, avec des patients traités et diagnostiqués par l’alliance combinée de la thérapeutique, de l’humain, du digital et des outils technologiques.

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